La felouque
oubliée – Episode 4
Granny,
après une petite sieste, reprit le cours de son histoire. Inès était impatiente
d’en savoir plus sur Dihem et sa grand-mère.
Le choix d’une
vie
« Dihem
et moi savions que l’instant était décisif. Il ne s’agissait pas d’une aventure
passagère. Notre vie, à partir de cette nuit là, basculerait. Dihem m’emmena
jusqu’à la maison familiale. Les ruelles n’étaient pas éclairées et fort
heureusement nous n’avons croisé personne. Nous avions l’air de deux gamins qui
avaient peur d’être pris en flagrant délit.
Nous
nous sommes installés sur le rebord du lit et nous avons échangé un regard troublant.
Un silence de plomb nous enveloppa. Dihem le brisa
-
Vois-tu,
Tassadit, je n’ai jamais emmené personne dans la maison de mes parents. Je me
suis toujours dit que seule celle que j’aimerais d’un amour vrai pourra passer
le pas de cette porte. Tu es celle là. Je le ressens au plus profond de moi.
-
Dihem,
je suis touchée et je ne sais que dire. J’ai l’impression de vivre un rêve
éveillé. Je ne sais plus qui je suis ni où je suis. Tout cela est tellement
beau. Je ne pensais pas avoir la chance de rencontrer un tel amour.
Ce
sont les rayons du soleil à travers les persiennes qui me réveillèrent…
-
Granny,
tu ne me dit pas tout là… Est-ce que ?... Enfin tu vois ce que je veux
dire…
-
Inès,
tu es bien curieuse, lui dit Granny. Ce qui s’est passé cette nuit là est mon
jardin secret ma chérie. Je peux simplement te dire que nous avons l’un et l’autre
pleuré tellement l’émotion était forte.
-
Tu
as les yeux qui brillent Granny. Dihem et Tassadit… ça sonnait bien, ajouta
Inès avec un clin d’œil.
-
A
vrai dire, il m’appelait Caméléonne et non Tassadit ; lui répondit Granny
dans un éclat de rire
-
Drôle
de petit sobriquet !!
-
Il
faisait référence à ma facilité à m’adapter à n’importe quel milieu et à me
fondre dans la foule. Mais laisse-moi poursuivre mon récit Inès…
En
me réveillant, je découvris un mot de Dihem posé sur la table « Je reviens très vite ma caméléonne
adorée, avec quelques douceurs pour un réveil sucré. Ton Dihem ».
Je
décidais, en l’attendant, de lire un peu. En glissant la main dans mon sac pour
attraper mon livre, je sentis mon téléphone. Cela faisait 4 jours que je n’avais
pas donné signe de vie à Eric. Je me devais de le rassurer.
La tempête de
sentiments
En
allumant mon téléphone, j’ai pu constater les nombreux appels d’Eric. Je
redoutais d’écouter le répondeur. Je tremblais de nervosité. Le message
remplissait la boite vocale : « Tassadit,
je ne sais pas où tu es et je m’inquiète. J’ai tourné ça dans tous les sens
depuis ton départ et je ne trouve pas d’explication. Tu me les donneras je l’espère
à ton retour ; parce que tu reviendras n’est ce pas ? Je sais que je
ne suis pas l’homme dont tu as rêvé et qui te fait rêver. Tu es une femme
passionnée et amoureuse de la vie avant tout. Je sais la passion que tu
aimerais trouver et que je ne te donne pas. Il faut que tu saches que je t’aime
profondément, telle que tu es. Comme tu sais je n’ai pas encore réussi à briser
ce carcan qui m’empêche de te livrer tous mes sentiments mais crois le ils sont
bien là. Je suis perdue depuis ton départ. Au-delà du manque de toi, de ta
présence, ton sourire, il y a ce manque de nous. Je suis davantage moi près de
toi. Je chemine depuis que tu n’es plus là. J’ai compris certaines choses de
moi, Tassadit. Je voudrais te savoir heureuse là où tu es. Tu as bien fait d’arrêter
notre relation qui ne te convenait plus. Parlons-nous, ma chérie, et construisons
ensemble d’autres fondations pour une relation plus épanouissante. Je suis
prêt. A deux, nous bâtirons une belle histoire d’amour et dans 30 ans, nous raconterons
tout ceci à nos petits enfants près de la cheminée dont tu parles tant »
Je
fis tomber le téléphone tellement le message me bouleversa. Des larmes
silencieuses mouillèrent mes joues. A ce moment là, Dihem entra dans la pièce.
Dans une main un bouquet de coquelicots. Son regard allât de mon regard embué
au téléphone à mes pieds. Il s’asseya près de moi et sans un mot me prit dans
ses bras et me caressa doucement les cheveux.
La suite de La
Felouque oubliée dans le prochain épisode…
ZE VENUS ZB , 22 mai 2014
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