Ce blog a pour simple vocation de partager avec vous des textes et des billets d'humeur sur des sujets divers, et des poèmes... Il ne s'agit pas de récits autobiographiques même si l'inspiration puise sa source dans des faits réels...
ZE VENUS s'offre une pause estivale. Le temps d'engranger d'autres souvenirs, de s'enrichir d'autres rencontres, d'humer d'autres parfums, de fredonner mille mélodies, de respirer un autre air, de se parer d'un joli hâle, de faire le plein d'oxygène, de remplir le grenier de textes et poèmes....que je vous livrerai dès mon retour !!
Profitez bien de ce temps de vacances pour prendre soin de vous. N'oubliez pas : les choses ne sont que par ce que l'on veut qu'elles soient.... Carpe diem
Bonnes vacances. A bientôt !!
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A
sa demande, Amel a déposé Tassadit à quelques mètres de la maison de Dihem.
Tassadit
avançait à petits pas. Elle découvrit la construction originale qui était le
repère de son grand amour. La maison avait une forme ronde et des excroissances
partaient de part et d’autre telles des tentacules. Le poulpe bien sur, se dit
Tassadit avec un grand sourire.
La
terrasse, en terre battue, était bordée de cactus. Près de l’entrée un
magnifique olivier. En arrivant près de la porte, Tassadit aperçu une branche d’olivier
sur laquelle était gravée « La Mediza ». Elle allait frapper quant la
porte s’ouvrit.
Dihem.
Légèrement plus vouté, il avait gardé sa prestance. Son visage avait les traces
de son vécu avec le teint hâlé. Il avait un chapeau de paille à la main qu’il
laissa tomber à la vue de Tassadit.
-Est-ce
possible ? Ma caméléonne… dit il la voix tremblante
-Oui
Dihem, c’est bien moi. Tout ce chemin parcouru ces dernières années m’a conduit
à toi. Tu vois j’ai tenu ma promesse.
-Il
n’y a rien à ajouter… dit Dihem
Il
prit Tassadit dans les bras et l’embrassa tendrement. Leurs âmes et leurs corps
communièrent comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Nul besoin d'y ajouter des mots. Ainsi se retrouvent les
êtres dont l’amour ne peut s’éteindre mais prend différentes couleurs au gré
des saisons, des humeurs, et des années. La palette de l’amour est alors
infinie.
Epilogue
Sarah
écoutait sa maman, Inès, finir l’histoire de son arrière grand-mère Granny.
-Et
ensuite maman, que s’est il passé ?
-Ton
arrière grand-mère et Dihem ont vécu de très belles années ensemble. Ils ont
fait beaucoup pour cette île un peu délaissée par la capitale. Ils ont crée une
fondation pour aider les enfants déshérités ; ils ont aidé les plus jeunes
à créer leurs emplois pour éviter une désertification de l’archipel. Des
opérations de protection de l’environnement ont vu le jour grâce à eux. Leur
fondation continue d’exister et s’appelle « Le
poulpe et la caméléonne »…
-Ah
oui cela me rappelle les photos de ce bâtiment où tu posais fièrement en photo.
-C’est
bien cela Sarah. J’ai eu le bonheur de les côtoyer durant plusieurs étés. Ils m’ont
tant donné. Leur vie est un exemple Sarah. Une vie en accord avec ce qu’ils étaient
vraiment, au plus profond de leur être. Un amour dont les fondations étaient le
respect de l’autre dans toutes ses dimensions. Ils se sont aidés à grandir leur
âme.
Inès
ferma les livrets blancs remis il y a de ça bien longtemps par sa Granny adorée.
Elle avait ajouté un livret bleu dans lequel était relatée la suite de l’histoire
de Dihem et Tassadit sur l’archipel des îles de Kerkennah. Des photos prises
par Dihem étaient glissées entre les pages. Elle regarda sa fille avec tendresse
et lui remit les livres. Elle lui offrit également un coffre à bijoux en bois d'olivier sculpté. A l'intérieur, Sarah découvrit un pendentif en forme de felouque sur laquelle était gravé "nhibbik".
NDLR : « Ainsi s’achève l’histoire de
La Felouque oubliée avec Tassadit et Dihem. J’espère qu’elle vous aura apporté le plaisir de la lire et
peut être pour certains de découvrir l’archipel des îles de Kerkennah. Car oui ces
îles existent bel et bien. Vous pouvez d’ailleurs poursuivre leur découverte en
visitant cet excellent site : www.kerkenniens.com
Vous pourrez y trouver des informations touristiques,
des recettes, de magnifiques photos de paysages et, pourquoi pas, y programmer vos futures vacances !! »
Un
an déjà. Cela faisait un an qu’Eric avait quitté ce monde. Granny avait
traversé cette épreuve avec le courage qui la caractérise. Epaulée par sa
famille et ses amis, Granny avait su trouver le chemin de l’apaisement. Elle
regardait maintenant vers demain. Contre toute attente et alors qu’elle se
croyait condamnée les médecins lui avaient annoncée un recul de la maladie.
C’était assez exceptionnel mais les nombreux examens complémentaires l’avaient
confirmé.
Alors
qu’elle mettait de l’ordre dans le grenier, Granny retomba sur le coffre à
bijoux contenant la felouque miniature offerte par Dihem. Elle le considéra
comme un signe du destin. Le lendemain Granny préparait une petite valise et
prit un vol pour Tunis. Elle envoya un mail à Inès : « Mon Inès chérie ; je pars à Kerkennah. Je ne sais pas si je
retrouverai Dihem après toutes ces années mais je veux me donner la possibilité
d’essayer. Je sais que tu en comprends l’importance. Sois gentille et passe de
temps en temps arroser les plantes ; prends soin de mes cactus tu sais que
j’y tiens. Tu sauras trouver les mots pour rassurer le reste de la famille.
Inès : je suis heureuse de ce choix. Je t’embrasse. Granny ».
Retour vers
Kerkennah, patrie de mon amour
Tassadit
était sur le bac partant de Sfax à Sidi youssef à Kerkennah. L’étendue de la
mer était comme un miroir qui reflétait la beauté de la vie. A 68 ans, Tassadit
était encore une belle femme et le cheminement de ces dernières années lui
donnaient un éclat particulier. Au-delà de ses traits, sa beauté intérieure
irradiait et attirait l’attention. Tassadit
se demandait bien sur si elle retrouverait Dihem après ces longues années de
séparation. Elle se devait d’essayer. Elle lui avait promis qu’elle reviendrait
à Kerkennah.
Au
débarquement, une foule grouillait sur le port. Des banderoles annonçaient
l’événement : le Festival de la sirène. Dihem lui en avait parlé, se
souvint elle. La musique folklorique était à l’honneur et diverses animations,
expositions photographiques, ateliers poétiques et d’écritures se tenaient en
divers lieux de l’île.
Le mystère des
chemins du cœur
D’instinct
Tassadit se dirigea vers une exposition photographique à proximité du port sous
une halle. Plusieurs photos de felouques se succédaient, puis une série de
portraits de Kerkenniens et à l’opposé une dizaine de couchers de soleil. Tous
ces clichés étaient splendides et avaient, pour Tassadit, quelque chose de
familier.
Elle
s’approcha de plus près d’un des cadres et elle lut : Dihem.
Voyant
son trouble, une kerkennienne portant autour du cou un badge du festival,
s’adressa à elle :
-Ces
photos vous plaisent ?
-Oui…
elles sont magnifiques. L’auteur est bien Dihem ?
-C’est
exact. Il s’agit de mon cousin. Il a du talent n’est ce pas ? Dihem prend
des photos depuis ses plus jeunes années mais il avait toujours refusé de les
exposer. Croyez-le ou non c’est la première fois que le public les voit. Vous
avez l’air ému madame. Connaissez-vous Dihem ?
-On
peut le dire… Je l’ai connu il y a bien longtemps. Habite t il loin d’ici
madame ; je souhaiterais le revoir ?
-Appelez-moi
Amel. Les amis de mon cousin sont les miens. A voir votre valise vous venez
d’arriver. Avez-vous une réservation dans un hôtel ?
-J’ai
réservé une chambre au Dar Kerkennah
-Très
bon choix. Je termine mon service dans quelques minutes. Une de mes cousines va
prendre le relai. Je me propose de vous y emmener si vous pouvez attendre un
peu. Il a construit une maison originale vous le verrez dans le village de
Ouled Bou ali. Dihem est…comment dire… un être à part…
-C’est
très gentil à vous. Dans ce cas, je vais continuer de profiter des photos de
Dihem en vous attendant.
Tassadit
était émue par tant d’hospitalité. A regarder les clichés de Dihem, elle
pouvait se rendre compte du chemin qu’il avait parcouru. Elle sentait sa
présence dans ces photos. Elle regardait ces couchers de soleil à travers les
yeux de Dihem.. Elle se retenait de les toucher. Dihem habitait donc toujours à
Kerkennah.
Comment
réagirait-il à ces retrouvailles ? Se souviendrait-il d’elle ? Tant
d’années s’étaient écoulées sur le long fleuve de la vie…
La suite de La
Felouque oubliée dans le prochain épisode