Ce blog a pour simple vocation de partager avec vous des textes et des billets d'humeur sur des sujets divers, et des poèmes... Il ne s'agit pas de récits autobiographiques même si l'inspiration puise sa source dans des faits réels...
L'heure des vacances arrive à grands pas. L'année scolaire s'achève avec pour ceux qui ont la joie et le bonheur d'avoir des enfants, les kermesses et les spectacles de fin d'année. Ces moments sont pour nous parents des moments magiques. Sous nos yeux nos enfants évoluent dans un spectacle avec leurs camarades. On réalise alors combien ils ont grandi... C'est de l'émotion à l'état pur et comme moi vous avez sans doute versé votre petite larme (NDLR : bon allez d'accord des larmes de crocodiles pour moi!!!). Cette dernière ligne droite est également éreintante. Les enfants et les parents sont fatigués de l'année scolaire écoulée et la perspective des vacances les rendent impatients.... Tout comme vous sans doute !!
Où allons nous ?....
Pour les chanceux comme moi qui ont la possibilité de partir en vacances en famille, on peaufine le séjour avec ses enfants. C'est un projet de famille qui unit tout le monde. On parle de ces moments à venir comme de cadeaux que l'on ouvrira chaque jour... Des instants de partage où les parents seront (enfin !!) plus disponibles pour leurs enfants car ils n'auront plus la contrainte du quotidien. Les enfants seront aussi plus détendus car leurs journées ne seront consacrées qu'aux jeux et aux échanges avec leurs copains et leurs parents.
Un temps pour rien ?
Ne rien faire est important aussi bien pour les parents que pour les enfants. Ne passez pas vos vacances à courir l'œil rivé sur votre montre. Arrêtez vous sur la route pour découvrir les paysages si vous visitez une région.... Sortez de votre voiture... Humez les parfums ambiants.... Foulez la terre de vos pieds nus (NDLR : la sensation est différente suivant les lieux...croyez moi sur parole j'ai testé !!).
Profitez de vos enfants. Prenez le temps de les écouter, regardez les courir, entendez leurs rires, parlez avec eux.... Partagez avec les autres sans oublier de vous accorder du temps, seul face à soi-même... C'est le moment de vous retrouver aussi....
Je vous souhaite de bonnes vacances. Que votre route des vacances soit illuminée par le soleil et jalonnée de sérénité....
ZE VENUS vous retrouvera à la rentrée pour de nouvelles aventures et notamment les épisodes de Tassadit, notre héroïne kabyle.
Le
regard rivé sur l’autre bord de la méditerranée Cette
traversée qui t’emmenait loin du rivage T’éloignait
mille après mille des êtres aimés
Jour
après jour tu as construit un nid à tes enfants
Sur
cette nouvelle terre tu voulais les voir grandir Leur
offrir le meilleur et rêver d’un avenir brillant Afin
que de leur réussite tu puisses t’enorgueillir
Tu
as connu des années de vaches maigres Sans
jamais perdre une once de ton optimisme La
foi sans doute t’aura gardé droit et intègre Et
empêché de sombrer dans le manichéisme
Ta
joie de vivre sans borne tu nous as transmis
Le
respect et l’amour des autres avec altruisme Tu
es un modèle de bonté et de patience infinie Et
de tes actions tu ne cherches pas d’héroïsme
Tu
nous as appris la joie du partage en toute chose
Avec
simplicité, patience et une humilité à forte dose Ta
passion des lettres, de l’écriture est un bel héritage Un
cadeau que je cultive pour rester dans ton sillage
Un
jour je transmettrai à mon tour ce patrimoine
A
tes petits enfants Iliès, Thomas et Yoann… Il
ne se chiffre pas et pourtant nous sommes riches De
tous ces trésors accumulés sans aucune triche
Pour
tout cela et en ce jour de la fête des pères, je te dis merci….
Après
le texte autobiographique sur mon enfance kabyle, des amis m’ont questionnée
sur les coutumes kabyles, les rapports hommes femmes de l’époque, la place des
enfants dans les familles, etc… De ce questionnement et des nombreuses
conversations avec mes enfants toujours friands de mes souvenirs d’enfance,
j’ai eu envie d’écrire une sorte de nouvelle dont l’héroïne serait Tassadit,
une kabyle. A travers son récit vous pourrez découvrir des éléments de la
culture kabyle. Cette histoire n’a aucune valeur historique. Elle puise sa
source dans des faits relatés par des proches et dans mon vécu….
Un
mot sur la chanson qui habille ce texte « Le petit village », écrite
par le chanteur Idir et chantée par les enfants de la chorale Tidukkla en 1988.
J’ai bercé mes fils aînés avec cette chanson lorsqu’ils étaient tout petits… cette
chanson symbolise leur enfance…..
Tassadit
– Une enfance heureuse
Tassadit
(qui signifie « la bienheureuse » en kabyle) habite un petit village
nommé Akbou qui se trouve en petite kabylie à une heure environ de la grande
ville côtière de Bejaïa (située à l’est d’Alger). Elle habite dans une maison
avec une cour à ciel ouvert comme celle qui a été décrite dans le texte précédent
(Une enfance Kabyle). Tassadit est
l’aînée de 3 enfants. Elle a 5 ans, sa sœur 4 ans, et son frère, 3 ans.
Une
famille élargie
Tassadit
et toute sa famille habitent dans la maison de ses grands-parents paternels.
C’était ainsi à l’époque, la mariée venait s’installer dans la maison de ses
beaux-parents. Il était rare de trouver des jeunes mariés ayant leur maison
sitôt le mariage passé. Il y avait ainsi 3 voire 4 générations sous le même
toit. Tassadit, dans ses 3 premières années, a eu le plaisir de côtoyer son
arrière grand-père. Elle n’en a que peu de souvenir mais ce sont de bons
souvenirs. C’était son papy chasseur. Il était petit mais robuste et trapu. Il adorait
la chasse et Tassadit se souvenait de ses retours de chasse. Il étalait
fièrement ses captures (des cailles très souvent). Sa grand-mère les plumait
soigneusement assise sur une natte posée au sol. Elle finissait d’enlever les
poils en passants rapidement les cailles au-dessus du feu. Tassadit
adorait cette odeur. Aujourd’hui encore elle lui rappelle son arrière-grand
père chasseur.
L’école
de la vie
Tassadit,
comme tous les enfants du village, n’allait pas à l’école avant 7 ans. Aussi
elle avait de belles années d’école de la vie !! Après son petit déjeuner
(un morceau de galette et du lait frais) elle rejoignait ses copains et copines
du même âge dans les ruelles du village.
Ils
passaient leur matinée à jouer aux osselets, fabriquaient des ballons avec
lesquels ils jouaient jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Ils utilisaient
des brindilles pour dessiner sur la terre battue, suivaient en les observant
les serpents près du torrent, jouaient à s’éclabousser avec de l’eau,et… Les
rues de leur village n’étaient pas goudronnées. Les enfants et les adultes
marchaient donc bien souvent pieds nus. Tassadit adorait particulièrement
sentir la terre sous pieds. Ses tantes la taquinaient sur ce point et lui disait qu'elle était une vraie fille de la terre. Des années plus tard, quand Tassadit sera adulte,
elle continuera de rester pieds nus chez elle… comme un clin d’œil à ses
racines…
Tassadit
rentrait ensuite déjeuner avec ses parents, grands-parents, frère et sœur. Bien
souvent, un plat constitué de poivrons grillés, tomates grillés, cuisinés à
l’huile d’olive et qu’on mangeait à l’aide de galette de blé dur. Nul besoin de
fourchette !! La famille s’attablait autour d’une table basse et
s’asseyait sur de petits tabourets façonnés sur mesure par son grand-père.
Ainsi ils étaient au bon niveau pour être à l’aise.
Une dolce vita kabyle
Pendant
que sa mère et sa grand-mère s’affairaient dans la cuisine. Tassadit rejoignait
son grand-pèreà l’ombre de l’olivier.
Alors, la tête sur ses genoux, elle l’écoutait lui raconter des histoires
d’antan qui commençaient toujours par « amachao » (il était une fois
en kabyle). Elle s’endormait parfois sur la natte posée à même le sol à l’ombre
de l’olivier protecteur. Tassadit gardera toujours en elle cette sensation
d’apaisement à la vue des oliviers.
Le
village devenait silencieux de 12 à 16 h. Il faisait trop chaud pour s’affairer
donc petits et grands faisaient la sieste. Au réveil, pendant que les grands
vaquaient à leurs occupations (qui de laver du linge à la main, qui d’aller
chercher de l’eau au puits du village, de nettoyer la maison, etc), Tassadit allait retrouver ses
amis. Elle jouait ainsi jusqu’au dîner. Parfois, son grand-père lui donnait une
petite pièce qui lui permettait de s’acheter un bonbon à l’épicerie ou une
glace à l’eau.
Les
heures s’écoulaient ainsi en douceur pour Tassadit. Une enfance heureuse en
somme faite de découvertes, d’amusement, et d’apprentissage à l’école de la vie.
Pas de télévision, pas de jeux vidéos et nul besoin car les enfants étaient
pleins de ressources et d’imagination avec ce qu’ils trouvaient dans la nature.
Les enfants étaient en sécurité dans le village car tous les adultes veillaient
sur eux. Ils ne risquaient donc rien et se savaient protégés.
Ainsi
se sont déroulées les 7 premières années de Tassadit.
Dans
le prochain épisode, nous découvrirons comment Tassadit basculera de cette
petite enfance insouciante et candide à l’adolescence et aux prémices de sa
future vie de femme dans une société kabyle à domination masculine….