De l’ombre à la lumière
Les yeux posés sur la Serra da Estrela, je
me souviens….
Petit garçon sage et insouciant
Mes années d’enfance sont teintées
De coups et de brimades incessants
Comme pour me punir d’être né
La nuit, l’ombre noire surgissait du néant en
titubant
Imposante et nimbée d’un air vicié des effluves d’alcool.
Mes mains telles des bouchons sur mes oreilles d’enfant
Je rêvais au
lendemain salutaire dans ma classe d’école
Le long du fleuve Guadiana, les souvenirs s’écoulent
…
Un jour des « grands » m’ont changé subitement
de foyer.
L’homme au visage prognathe et aux yeux encre noire
Et sa femme au nez aquilin et à la main digne d’un
écorçoir
Formaient un
couple de vautours sur mon corps décharné.
Heureusement, les pires horreurs ont une fin annoncée
Un jour les « grands » m’ont détaché du
radiateur
Où je survivais de pain rassis et d’eau souillée
Pour me remettre dans le foyer de mes géniteurs
Du sommet du mont Foia, je regarde vers demain…
Des années de « réparations » ont calmé mes
peurs
Mais les bleus de l’âme ne guérissent pas sans heurts
Et le chemin de l’amour sans « maux » pour
le dire
Demande de pardonner pour être prêt à l’accueillir
S’aimer, apprendre à aimer et apaiser sa quête d’être
aimé
Tel est depuis la nuit des temps le chemin des âmes blessées
Ranger à sa place le passé pour conjuguer la vie au
présent
Pour petit à petit laisser parler l’adulte en nous et
non l’enfant
Et ainsi passer de l’ombre à la lumière…
A l’ami qui a
inspiré ce texte…
ZE VENUS ZB, 2 septembre 2012