mercredi 23 avril 2014

LES POEMES DE ZE VENUS - Conte de Mediza


Conte de Mediza

Il était une fois un poulpe malheureux
Qui s’échoua un jour sur une île déserte
Il lui conta son chagrin d’amour tel un aveu
L’île était pleine de bon sens et très ouverte
Elle le consola et se prit à l’aimer un peu
Le poulpe souffrait encore de sa perte
Mais il s’avouait charmé par ses beaux yeux
Et ses palmiers aux larges feuilles vertes
Au-delà de ses formes il se sentait bien sur cette île
Quand il lui arrivait de s’éloigner de quelque mille
Le manque d’elle suintait de son corps par gouttelettes
Pourtant il était loin d’être, avec elle, toujours tendre
Sans raison notre poulpe crachait soudainement son encre
Puis il disparaissait sans crier gare dans une gargoulette
Il en ressortait bien après pour revenir vers sa belle
Amoureuse, notre île l’aimait malgré tout de plus belle
L’un et l’autre savait leur amour trop impétueux
Notre poulpe sans son île était moins vertueux
Notre île sans son poulpe ne brillait plus au soleil
Les années passèrent ainsi entre mer calme et tempête
Notre île et notre poulpe avaient sans doute trop d’orgueil
Aussi aucun ne réussit à abaisser cette garde désuète
Un jour alors que le temps était à la sérénité retrouvée
Ils se regardèrent avec force et amour une dernière fois
L'échange était serein comme si leurs âmes communiaient
Notre poulpe regagna les profondeurs de la mer avec effroi
Laissant derrière lui notre île submergée par les eaux
L’île et le poulpe s’aimeront toujours malgré ces adieux fataux

 
ZE VENUS ZB, 23 avril 2014

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